La rencontre avec Korolev - Tatiana Safa
- Категория: Альтернативная история / Космическая фантастика
- Название: La rencontre avec Korolev
- Автор: Tatiana Safa
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Tatiana Safa
La rencontre avec Korolev
La rencontre avec Korolev
Cette histoire m’a été racontée par mon très cher grand-père. Dans ce récit à la première personne du singulier, vous, mes chers lecteurs, aurez l’occasion de suivre une rencontre singulière de mon grand-père avec une personne exceptionnelle. Sergueï Pavlovitch Korolev était la personne responsable de l’envoi du premier satellite artificiel de l'histoire Spoutnik-1 par l’URSS et du premier vol spatial de Youri Gagarine.
La photographie ci-dessous illustre le buste de Youri Alekseïevitch Gagarine et moi à côté de lui, à l'entrée du musée de l'astronautique à la forteresse Pierre-et-Paul (Saint-Pétersbourg, Russie)
Vers la fin de l’année 1962, j’étais étudiant dans un institut d’aviation à Kazan (KAI). J’ai été destiné à pratiquer mes compétences à l’institut d’aviation à Moscou (MAI) dans le département dirigé par Alexandre Vassilievitch Kvasnikov, qui était un célèbre scientifique et auteur de l’un des premiers manuels des moteur-fusée à ergols liquides. Il était temps pour moi de revenir à la maison. L’après midi je revint au département pour obtenir l’attestation de mon voyage d’affaires et quitter MAI. Une fois à la réception, j’ai remis à la secrétaire les documents nécessaires pour obtenir cette attestation, mais elle m’a déclaré qu’il était primordial d’avoir la signature d’Alexandre Kvasnikov, et qu’elle ne servirait qu’en mettant un petit timbre sur sa signature. Cependant, elle a bien précisé que Kvasnikov en ce moment était occupé et qu’il fallait attendre qu’il finisse. Je me suis donc assis sur une chaise et je me suis mis à attendre. J’ai attendu vingt minutes et petit à petit, ma patience commençait à atteindre des limites. Je n’essayais pas de dissimuler mon inconfort. Au contraire, je donnais des signes d’impatience en commençant d’abord par jeter des coups d’œil à ma montre, ensuite m’agiter sur la chaise, puis enfin taper du pied. Comme ma patience a des limites, je me suis levé et je me suis encore adressé à la secrétaire. Je lui ai demandé d’entrer dans le bureau de Kvasnikov pour qu’il mette sa signature. Je ne voulais pas grand-chose, mais uniquement sa signature. C’est ce que je lui ai répété. Mais elle, en baissant sa voix au maximum a chuchoté : “Êtes-vous sérieux? Il est avec l’ingénieur principal!”. Quant à moi, pour exprimer mon énervement, j’ai, contrairement à elle, haussé ma voix en disant : “Peu importe qu’il soit principal ou pas, je ne suis pas censé rater mon train à cause de cela.”
Le bruit provenant de la réception était probablement plus fort que d’habitude puisque derrière la porte du bureau sortit Alexandre Vassilievitch en posant la question: “Que se passe-t-il?”. La secrétaire préoccupée commença à lui expliquer qu'il y a un étudiant universitaire qui voudrait avoir les attestations de son voyage d’affaires. Tout de suite nous entendîmes la voix du visiteur : “Puisque c’est un étudiant universitaire, c’est que c’est urgent et qu’il vaut mieux se dépêcher. Laissez-le entrer.” Kvasnikov m’a invité à entrer dans son bureau. Ici, sur un canapé était assis un homme qui avait l’air d’avoir à peu près cinquante ans et d’être gentil. Pendant qu’Alexandre Vassilievitch apposait sa signature sur mes documents, ce visiteur a ajouté sarcastiquement : “Je ne savais pas que les étudiants universitaires pouvaient avoir des voyages d’affaires!” “Ce n’est pas le nôtre. Il vient de l’institut d’aviation à Kazan.” – répondit Kvasnikov.
– À Kazan? – l'intérêt vient remplacer le ton ironique qu’avait tout à l’heure le visiteur.
– Quelle faculté? – continua-t-il à demander.
Je me suis tourné vers lui pour répondre à ses questions. Je lui ai tout d’abord appris que j’étais opérateur de moteur.
– C’est donc avec les moteurs – a précisé le visiteur.
– Oui, on s’appelle entre nous "motoristes", mais officiellement notre faculté est destinée aux “opérateurs de moteurs”. Dans la faculté il y a deux spécialités: celle des turboréacteurs, et celle des moteur-fusée à ergols liquides. Ce que j’ai choisi comme spécialité est celle des moteur-fusée à ergols liquides – racontai-je.
Ensuite il continua à me poser des questions auxquelles je devais répondre. Je me sentais à la fois bien et mal à l’aise auprès de Kvasnikov puisque je suis rentré dans son bureau et commencé à expliquer le système de mon institut tout en interrompant leur réunion. Je jetais parfois des coups d'œil sur Alexandre Vassilievitch et m’attendais à ce qu’il me coupe la parole. Mais lui aussi m’écoutait attentivement. Je dirais même qu’il était intéressé. Ce jour-là, je ne savais même pas que ce “visiteur” travaillait pendant la guerre à Kazan dans une usine de construction d'avions en tant que grand ingénieur : testeur des lance-roquettes sur un bombardier expérimental PE-2. Au cours d’un vol à une hauteur de 7000 mètres a explosé un moteur de fusée situé à l’empennage. Cet empennage s’est détaché de l’avion et le pilote a commandé à l’ingénieur principal qui était avec lui de sauter en parachute. Mais ce dernier a refusé. Il voulait savoir quelle était la cause, le motif de l’accident. Le pilote a réussi à faire atterrir l’avion. Suite à cet incident, l'ingénieur avait le visage, les paupières et les sourcils brûlés et ses yeux étaient endommagés. Heureusement sa vision a été réhabilitée. Cet ingénieur était donc enseignant à la faculté de moteur de KAI et a été l'un des fondateurs de l'organisation de la spécialité des moteurs à réaction à KAI.
Au musée de l'astronautique à Saint-Pétersbourg est exposé ce moteur de fusée qui était fixé à l’empennage de l’avion PE-2 (celui qui a explosé).
Ensuite le visiteur a commencé à demander non seulement les noms de mes professeurs, mais aussi ceux de quelques-uns que je ne connaissais pas assez, mais qui enseignaient dans mon université une filière différente de la mienne (celle des turboréacteurs). Vers la fin de notre conversation il m’a demandé de passer le bonjour à ces enseignants. En promettant que je le ferais, j’ai dit au revoir à tous les deux et ce n’est qu’en sortant que j’ai demandé : “De qui est-ce que seront destinés les salutations?”. Mes deux interlocuteurs ont rigolé et le visiteur a répondu : “Dites-leurs que c’est