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Переписка 1826-1837 - Александр Пушкин

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Ces vers ont été écrits dans un moment où il était permis d'être découragé. Grâce à Dieu, ce moment n'est plus. Nous avons repris l'attitude que nous n'aurions pas dû perdre. Ce n'est plus celle que nous avait donnée le bras du Prince votre père, mais elle est encore assez belle. Nous n'avons pas de mot pour exprimer celui de résignation, quoique cet état d'âme, ou, si vous l'aimez mieux, cette vertu, soit tout à fait Russe. Le mot de столбняк est encore ce qui le reproduit avec le plus de fidélité.

Quoique je ne vous aie pas importuné de mes lettres pendant ce temps de calamités, je n'ai pas manqué d'avoir de vos [662] nouvelles, je savais que vous vous portiez bien et que vous vous amusiez, ce qui très certainemenent est digne du décaméron. Vous avez lu en temps de peste, au lieu d'écouter des contes, c'est aussi très philosophique.

Je suppose que mon frère s'est trouvé à l'assaut de Varsovie; je n'en ai pas de nouvelles. Mais qu'il était temps de prendre Varsovie! Vous avez lu je suppose les vers de J.[oukovsky] et les miens: pour Dieu, corrigez celui-ci

Святыню всех твоих градов

Mettez: гробов. Il s'agit des tombeaux de Ярослав et de ceux des saints de Печора; cela est édifiant et présente un sens [quelquonc]. [663] Градов ne signifie rien.

J'espère me présenter chez vous vers la fin de ce mois. Sarsko-sélo est étourdissant; Pétersbourg est bien plus retraite.

Адрес: Madame Hitrof. [664]

680. П. И. Миллеру. Первая половина сентября 1831 г. Царское Село.

Если есть в Сыне Отечества ответ Ф.[еофилакту] Косичкину, то пришлите мне, сделайте милость. Очень благодарен за Телеграф.

А. П.

681. П. Я. Чаадаев — Пушкину. 18 сентября 1831 г. Москва.

Hé bien, mon ami, qu'avez Vous fait de mon manuscrit? Le choléra l'aurait-il emporté? Mais le choléra, dit-on, n'est pas venu chez vous. N'aurait-il pas pris la clef des champs, par hasard? Mais en ce cas, donnez m'en, je Vous prie, avis quelconque. J'ai eu grand plaisir à revoir de votre écriture. Elle m'a rappelé un temps qui ne valait pas grand'chose à la vérité, mais où il y avait encore espoir; les grandes déceptions n'étaient pas encore advenues. Je [me] parle de moi, vous entendez bien; mais pour Vous aussi il y avait, je crois, de l'avantage à n'avoir pas encore épuisé toutes les réalités. Douces et brillantes ont été vos réalités à Vous, mon ami. Cependant, toujours, il y en a-t-il qui valent les fausses attentes, les trompeurs pressentiments, les menteuses visions de l'heureux âge des ignorances? Vous voulez causer, disiez-Vous: causons. Mais prenez garde, je ne suis pas riant; Vous, Vous êtes nerveux. Et voyons, de quoi causerons-nous? Je n'ai qu'une pensée, Vous le savez. Si, par aventure, je trouve autres idées dans mon cerveau, elles se rattacheront certainement à celle-là: voyez si cela vous arrange? Encore si vous me suscitiez quelques idées de votre monde, si vous me provoquiez? mais vous voulez que je parle le premier: soit, mais encore une fois, gare aux nerfs! Donc voici ce que je vais Vous dire. Vous êtes-vous aperçu qu'il se passe quelque chose d'extraordinaire dans les entrailles du monde moral, quelque chose de semblable à ce qui se passe, dit-on, dans les entrailles du monde physique? Or, dites-moi, je Vous prie, comment en êtes-vous affecté? Il me semble, quant à moi, que c'est la matière poétique tout à fait, ce grand renversement des choses; Vous ne sauriez y être indifférent, d'autant [plus] que l'égoisme de la poésie y a ample pâture à ce que je crois: le moyen de n'être pas soi-même froissé dans ses plus intimes sentiments, au milieu de ce froissement général de tous les éléments de la nature humaine! J'ai vu tantôt une lettre de votre ami, le grand poète; c'est un enjouement, une hilarité, qui font peur. Pourriez-vous me dire, comment cet homme, qui avait naguère une tristesse pour chaque chose, ne trouve-t-il pas aujourd'hui une seule petite douleur pour la ruine d'un monde? Car regardez, mon ami, n'est-ce point là vraiment un monde qui périt; et, pour qui ne sait pressentir le monde nouveau qui va surgir en sa place, [voyez si ce [?]] ce n'est pas autre chose qu'une ruine affreuse qui se fait. [Vous] N'auriez-Vous pas non plus un sentiment, une pensée à donner à cela? Je suis sûr que le sentiment et la pensée se couvent à votre insu dans quelque profondeur de votre âme, seulement, de se produire au dehors, elles ne sauraient, ensevelies [qu'elles] que probablement ils sont dans ce tas de vieilles idées d'habitude, de convenance, dont, vous avez beau dire, tout poète est inévitablement [tout] pétri, quoiqu'il fasse; attendu, mon ami, que depuis l'indien Valmiki, le chantre du Ramayana, et le grec Orphée, jusqu'à l'écossais Byron, tout poète a été tenu jusqu'à cette heure de redire toujours la même chose, dans quelque lieu du monde qu'il eu chanté.

Oh, que je voudrais pouvoir évoquer à la fois toutes les puissances de votre être poétique! Que je voudrais en tirer, dès ce moment, tout ce qui, je sais, s'y tient caché pour que vous nous fassiez aussi un jour entendre un de ces chants que veut le siècle! Comme tout alors, qui s'en va aujourd'hui devant vous sans laisser nulle trace en votre esprit, aussitôt vous frapperait! Comme tout prendrait face nouvelle à Vos yeux! En attendant, causons toujours. Il y a quelque temps, il y a un an, le monde vivait dans la sécurité du présent et de l'avenir, et récapitulait en silence son passé, et s'en instruisait. L'esprit se régénérait dans la paix, la mémoire humaine se renouvelait, les opinions se reconciliaient, la passion s'étouffait, les colères se trouvaient sans aliment, les vanités sesatisfaisaient dans de beaux travaux; tous les besoins des hommes se circonscrivaient peu à peu dans l'intelligence, et tous leurs intérêts allaient peu à peu aboutir au seul intérêt du progrès de la raison universelle. Pour moi, c'était foi, c'était crédulité infinies; dans cette paix heureuse du monde, dans cet avenir, je trouvais ma paix, mon avenir. Est survenue tout à coup la bêtise d'un homme, d'un de ces hommes appelés, sans leur aveu,à diriger les affaires humaines. Voilà que sécurité, paix, avenir, tout devient aussitôt [n'eant] néant. Songez-y bien, ce n'est pas un de ces grands événements, fait pour bouleverser les empires et ruiner les peuples, qui a fait cela, la niaiserie d'un seul homme. Dans votre tourbillon, vous n'avez pu ressentir la chose comme moi, c'est tout simple: mais se peut-il, que cette prodigieuse aventure qui n'a point sa pareille, toute empreinte de providence qu'elle est, ne vous apparaisse que comme prose toute commune, ou au plus comme poésie didactique, par exemple comme un tremblement de Lisbonne, dont vous n'auriez que faire? pas possible. Moi, je me sens la larme à l'œil, quand je regarde ce vaste désastre de la vieille [soc[iété]], de ma vieille société; ce mal universel, tombé sur mon Europe, d'une manière si imprévue, a doublé mon propre mal. Et pourtant, oui, de tout cela il ne sortira que du bien, j'en ai la certitude parfaite: et j'ai la consolation de voir que ne suis point le seul à ne pas désespérer du retour de la raison à la raison. Mais comment se fera-t-il ce retour, quand? Sera-ce par quelque puissant esprit délégué extraordinairement par la providence pour opérer cet œuvre, ou bien par une suite d'événements par elle suscitée pour éclairer le genre humain? Ne sais. Mais une vague conscience me dit que bientôt viendra un homme nous apporter la vérité du temps. Peut-être sera-ce quelque chose d'abord de semblable à cette religion politique [parv[enue][?]] préchée en ce moment par S.[aint]-Simon dans Paris, ou bien à ce catholicisme de nouvelle espèce que quelques prêtres téméraires prétendent, dit-on, substituer à celle que la sainteté du temps avait faite. Pourquoi non? Que le premier branle du mouvement qui doit achever les destinées du genre humain se fasse de telle ou telle sorte, qu'importe? Beaucoup de choses qui avaient précédé le grand moment ou la bonne nouvelle fut annoncée autrefois par un envoyé divin, avaient été destinées à préparer l'univers, beaucoup de choses aussi se passeront sans doute de nos jours à fin semblable, avant quela nouvelle bonne nouvelle nous soit apportée du [665] ciel. Attendons.

Ne parle-t-on pas d'une guerre générale? Je dis qu'il n'en sera rien. Non, mon ami, les voies de sang ne sont plus les voies de la providence. Les hommes auront beau[fair[e]] être bêtes, ils ne se déchireront plus comme des bêtes: le dernier fleuve de sang a coulé, et à cette heure, au moment où je Vous écris, la source en est grâce à Dieu tarie. Sûrement, orages et calamités nous menacent encore, mais ce n'est plus des fureurs des peuples que leur viendront les biens qu'ils sont destinés à obtenir; désormais il n'y aura plus de guerres que des guerres épisodiques, quelques guerres absurdes et ridicules, pour mieux dégoûter les hommes de leurs habitudes de meurtre et de destruction. Avez-vous vu ce qui vient de se passer en France? Ne s'était-on pas imaginé qu'elle allait mettre le feu au quatre coins du monde? Hé bien, point du tout; qu'arrive-t-il? Aux amateurs de gloire, d'envahissement, on a ri au nez, gens de paix et de raison ont triomphé; les vieilles phrases qui résonnaient si bien tantôt aux oreilles françaises, [il n'y a] plus d'écho pour elles.

De l'écho! Voilà que j'y songe. Fort heureux sans doute que Mrs Lamarque et consort[s] ne trouvent pas d'écho en France, mais moi, en trouverai-je, mon ami, dans Votre âme? Nous verrons. Voilà, cependant, un doute qui me fait tomber la plume de la main. Il ne tiendra qu'à vous de me la faire ramasser; un peu de sympathie [s'il vous plait] dans votre prochaine lettre. M. Naschtschokine me dit que vous êtes singulièrement paresseux. Fouillez un peu dans votre tête, et surtout dans votre cœur qui bat si chaud quand il le veut, vous y trouverez [j'en suis sû[r]] plus de sujets qu'il ne nous en faut pour nous écrire le reste de nos jours. Adieu, cher et vieil ami. Et mon manuscrit donc? j'allais l'oublier: Vous, ne l'oubliez pas, je vous prie. Tchadaeff.

18 Septembre.

J'apprends que Vous êtes nommé, ou comment est-ce? que Vous êtes chargé d'écrire l'histoire de Pierre le Grand: à la bonne heure; [666] je vous en félicite du fond de mon âme. J'attendrai pour vous en dire quelque chose, que vous m'en parliez vous-même. Adieu donc.

[Me] Voilà que je viens de voir vos deux pièces de vers. Mon ami, jamais vous ne m'avez fait tant de plaisir. Enfin, vous voilà poète national; vous avez enfin deviné votre mission. Je ne puis vous exprimer la satistaction que vous m'avez fait éprouver. Nous en reparlerons une autre fois, — beaucoup. Je ne sais si vous m'entendez bien? — La pièce aux ennemis de la Russie est surtout admirable; c'est moi qui vous le dis: il y a là plus de pensées qne l'on n'en a dit et fait depuis un siècle en ce pays. Oui, mon ami, écrivez l'histoire de Pierre le Grand. Tout le monde n'est pas de mon avis ici, vous vous en doutez bien; mais laissons-les dire — et avançons; quand l' on a deviné […] [667] un bout de la puissance qui nous pousse, une seconde fois, on la dev[inera toute] [668] entière, bien sûr. J'ai envie de me dire: voici venir notre Dante enfin […] [669] ce serait peut-être trop hâtif; attendons. [670]

Адрес: Его высокоблагородию милостивому государю Александру Сергеевичу Пушкину. В Царском Селе В доме Панаевой.

682. M. Д. Деларю. 28 сентября 1831 г. Царское Село.

Очень благодарю Вас, любезный Михайло Данилович, за Ваше письмо и известие. Я был в П.[етер]Б.[урге]и не знаю, как не попал к Вам. Сказывают, вы были больны желчью. Избави Вас бог — и в какое время! — Смотрите, чтоб холера не захватила вас при своем отступлении. Вы нам нужны.

Вот письмо Геслингу — где он? что он? Доставьте это ему, сделайте одолжение, и будьте здоровы.

С. С. 28 сент. А. П.

Адрес: Его высокоблагородию м. г. Михаилу Даниловичу Деларю. в С.-Петербург у Синего моста в доме министра внутренних дел.

683. П. А. Осипова — Пушкину. 29 сентября 1831 г. Тригорское.

le 29 Septembre — Trigor.

Après avoir lu samedi passé avec un plaisir indéfinissable Три стихотворения на взятие Варшавы, mon imagination en fut si occupée que toute la nuit je rêvais à vous. Je me souviens de vous avoir donné un baiser sur vos yeux — et jugez de mon agréable surprise — le matin même le postillon m'apporte votre lettre du 11. Je voudrais vous donner un baiser sur chacun de vos agréables œil, [671] cher Alexandre, pour le témoignage de l'intérêt que vous voulez bien prendre à moi — mais soyez tranquille. Le Choléra a fait le tour du gouvernement en règle en ville comme à la campagne, et moins qu'ailleurs elle a fait des ravages. Mais ce qui est remarquable vraiment, ce que à Велики Луки et à Novorgeff elle n'a pas paru avant que l'on y passa le corps du Grand D.[uc] Cons.[tantin] — et elle a été cruelle. Il n'y avait personne de malade dans la suite du Duc et pourtant tout dès qu'ils ont quitté la maison de Д. H. Филозофов, dans 24 heures et moins 70 pers.[onnes] sont devenues malades. Ainsi partout sur son passage. Pour nous [672] confirmer dans cette observation je viens de recevoir une lettre de ma nièce Bégitcheff qui nous mande que depuis quelque temps la maladie a de nouveau augmenté à Pétersbourg, qu'il y a journellement 26 et plus de malades — et je soupçonne que la même cause produit le même effet — et comme la dimension de Péters.[bourg] est plus grande que partout où a passé le corps du G.[rand] D.[uc] la maladie y durera plus longtemps. — Je vous répète elle ne montre pas à la hauteur de nos montagnes. Les beaux esprits se rencontrent et nous eûmes la même idée pour Sawkina.Акулина Гарасим[овна], à qui la moitié du terrain appartient, la vendra peut-être. — Et comme vous dites que cela ne presse pas il y a de l'espérance, mais ce que vous me dites de votre séjour à Pétersbourg, m'a fait naître l'idée: n'est-ce pas pour toujours que vous y êtes fixé. — Sawkino ne peut être qu'une chaumière pour deux mois d'été et si vous en faites l'acquisition — il faudra un été pour le rendre habitable. — Je vous prie de faire mon compliment à votre belle femme, mes filles vous font le leur. Rappellez-moi un peu au souvenir de ma chère N.[adejda] O.[ssipovna]. J'ai été ce temps-ci bien malade d'une fièvre suite des maux d'est.[omac], je me suis remise. Adieu, portez-vous bien et croyez-moi toujours votre tendrement dévouée P. O. [673]

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